lundi 29 septembre 2014

DOG POUND - N'abandonnez plus vos animaux

Après le dérangeant Sheitan, Kim Chapiron s'est attaqué à la réalisation d'un film moins connu qui s'avère pourtant plus percutant que son prédécesseur. Visite guidée.

La prison pour mineurs d'Enora Vale accueille 3 nouveaux membres en son sein : Davis, seize ans, condamné pour trafic de drogues, Angel, quinze ans, pour vol de voiture avec violence et Butch, dix-sept ans, transféré d'une autre prison pour avoir éborgné un officier de probation. Ils vont être confronté de plein fouet à la violence de l'univers carcéral et devoir s'y tailler une place, ici il n'y a que deux choix : être dominant ou être dominé. La première grosse surprise du film vient d'Adam Butcher, illustre inconnu au cinéma mais habitué des délits dans la vie réelle, qui nous livre une prestation à la limite de la perfection ! Il transpire la haine et la folie dans chacun de ses mouvements, perso j'aimerais pas le croiser au détour d'une ruelle sombre, le film vaut le coup d’œil rien que pour lui. Le thème, enfin, a le mérite de sortir des sentiers battus trop souvent cantonnés aux QHS ultra-violents pour adultes, la place des enfants en milieu carcéral et l'impossible réinsertion qui en découle est un sujet difficile que le film aborde avec justesse. Si le déroulement de l'histoire s'avère somme toute très classique on ne dé-scotchera pas pour autant les yeux de l'écran tant le destin de ces gamins hors normes fait figure d'électrochoc, plus qu'un film : un documentaire!

Dog Pound sait se montrer autant humain qu'inhumain, nos émotions oscillants entre haine et attendrissement. Si la fin pourra paraître bâclée à certains elle ne doit pas faire oublier le reste du film, dur, poignant mais surtout inoubliable. En bref voila encore un film à ne pas rater !

PS : Film conseillé par Kalchat4

dimanche 28 septembre 2014

SOUND OF MY VOICE - Burp

Après le sympathique mais non-transcendant Sacrament je vous propose un nouveau film sur les sectes. Cette fois-ci cependant point d'effusion de sang ni de leader psychotique mais une ambiguïté bien trouvée.

Un journaliste et sa femme décident d'intégrer une secte pour pouvoir en filmer les agissements de l’intérieur. Ils sont conviés par Maggie, le gourou, dans le sous-sol d'une villa en vue de leur initiation. Maggie leur révèle alors qu'elle vient du futur et que leur avenir s'annonce des plus sombre... De prime abord très classique, Sound of my Voice a fait le pari osé de ne pas être un film dénonciateur, enfin pas que. Le spectateur est constamment tiraillé entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, jusqu'au bout du film on ne sait toujours pas ce que l'on doit croire. C'est ce qui fait la force du film, il y en a pour tous les goûts! Les adeptes de l'ésotérisme y trouveront leur compte de la même manière que les cartésiens. Mais c'est aussi malheureusement sa plus grande faiblesse, à avoir constamment le cul entre deux chaises on ne saura jamais à quel saint se vouer, ceux d'entre vous appréciant les dénouements logiques risquent de rester de marbre... Ne vous attendez pas à des effets spéciaux magistraux, le film n'a pas bénéficié d'un budget dément et ça se voit, mais le blanc comme couleur dominante et la lumière clinique font passer la pilule en lui conférant une ambiance froide et futuriste.

Sound of my Voice est assurément un bon film, mais le fait de ne jamais savoir sur quel pied danser l'empêche d'atteindre les stratosphères de l'excellence. Qu'à cela ne tienne, pour un premier jet c'est plutôt sympathique, et ça se regarde très bien. A voir.


PRIMER - Transformation légumineuse

Ça fait un petit moment maintenant que je n'ai rien publié, je me rattrape aujourd'hui avec une série de films que vous n'êtes pas prêt d'oublier et dont le chef de file est Primer. Préparez vos cachets d'aspirine, le film ne sera pas tendre avec vos méninges...

Dans un garage de banlieue 4 ingénieurs tentent de mettre au point une machine "qu'on-ne-sait-pas-trop-ce-que-c'est". Deux d'entre eux, Abe et Aaron, vont inventer en secret une machine capable de réduire la masse des objets, mais ils vont découvrir une autre propriété à la boite, celle-ci possède la faculté d'opérer des voyages dans le temps. Ils décident alors d'en construire une à échelle humaine afin d'expérimenter les effets sur eux-mêmes, mais tout ne va pas se passer comme prévu. Soyons clair, ceux qui vous diront avoir compris la trame du film au premier visionnage sont des menteurs ou des extra-terrestres. Primer est le film le plus complexe qu'il m'ait été donné de voir, dedans on y parle de thermodynamique, de diagramme de Feynman ou encore d'entropie temporelle, des sujets courants de la vie quotidienne quoi. Le film aborde la question des voyages temporels sous un angle, certes novateur, mais ultra-complexe. Vous allez manger de la boucle et du t0=t1 ! De plus le réalisateur doit être un peu vicieux sur les bords puisqu'il prend un malin plaisir à rajouter des couches de complexité à son film, sous forme de montage épileptique ou de dialogues scientifiques, pour noyer le spectateur dans l'incompréhension. Je connais quelqu'un qui a vu 10 fois le film et qui n'en a pas encore compris tous les tenants et aboutissants... Vous l'aurez compris ce petit film à 7000$ vous prendra la tête pendant un bon bout de temps, si vous êtes fan d'opérations mathématiques complexes ou de physique quantique vous pouvez vous y jeter tête baissée, à l'inverse ce film pourra vous dégouter de la science-fiction...

Primer est intelligent dans sa déconstruction mais surtout très exigeant, à certains moments c'est carrément de la torture mentale et il faudra s'accrocher pour ne pas décrocher! Réservé à un public averti, quasi-élitiste, Primer fascine autant qu'il décourage, vous êtes prévenu... Comme je suis un mec sympa je vous file un lien qui vous permettra de décortiquer les boucles temporelles mais, même après lecture de ce dernier, j'avoue ne pas avoir encore tout capté... Sur ce, bon courage!




samedi 6 septembre 2014

BULLHEAD - Un film qu'il est taureau bien

Bullhead est le nouveau film coup de poing qui nous vient tout droit de Belgique. Polar sombre, original et violent il ne fait aucune concession aux états d'âme.

Jacky est issu d'une famille d’agriculteurs de Limbourg. Golgoth survitaminé de testostérone, il est allié avec un vétérinaire corrompu et font tous deux partie de la mafia des hormones. Alors qu'ils sont en place de conclure un important marché, leur trafic se voit perturbé par la mort d'un agent fédéral, l'étau va alors se resserrer autour de Jacky, dévoilant par la même un lourd secret... Bullhead est un film de mafia mais qui serait passé au filtre de la Belgique rurale! Remplacez les BMW rutilantes et les costards par des tracteurs et des bottes en caoutchouc, le tout dans un décor champêtre et vous obtiendrez Bullhead. La lumière froide, presque clinique, renforce l'atmosphère malsaine qui s'en dégage, on ne peut pas dire que le film soit très coloré! Le réalisateur a de plus eu la bonne idée de choisir des gueules cassées pour incarner les différents protagonistes, à la manière des films français des années 70, ce qui renforce l'immersion et empêche au film d'avoir une image trop policé. L'acteur principal est un atout majeur et vaut à lui tout seul le visionnage du film, j'ai été littéralement bluffé de son interprétation d'une bestiole monstrueuse et sublime à la fois, son charisme bovin déchire l'écran! L'histoire, si elle est un peu banale, est saupoudrée du "charme rural belge", de secrets enfouis et d'humour noir, ce qui en fait au final un excellent melting-pot.

Bullhead est impressionnant à plusieurs niveaux, son acteur, le décor et l'image vont vous scotcher au canapé. Si le déroulement de l'intrigue policière se révèle somme toute très classique, le reste vous en mettra pleins les mirettes! On aime ou on déteste mais impossible de rester indifférent, à ne pas louper!

PS : Film conseillé par Kalchat4

vendredi 5 septembre 2014

COULEUR DE PEAU MIEL - Pot de mielleux

En Belgique on y fait pas que des frites, non môssieur on y fait aussi des films d'animations ayant pour thème l'adoption! C'est gentil et mignon tout en traitant d'un sujet difficile.

200 000 coréens furent disséminés de par le monde suite à la guerre de Corée. Adopté en 1971, Jung est l'un d'entre eux. Accueilli dans une famille belge il devra y trouver sa place et, surtout, son identité. Adapté du roman graphique éponyme le film nous narre l'histoire vraie du réalisateur. On y suit pêle-mêle ses remises en questions, sa quête d'identité mais aussi sa réaction face à un racisme ambiant. La grande force du film est de parler aux plus jeunes, j'avoue m'être un peu ennuyé en le visionnant mais il convient parfaitement pour une séance familiale. Il a l'avantage d'aborder un thème moins léger que ne le ferait un Disney tout en se montrant divertissant, de plus sa faible durée (75mn) lui évite les longueurs. La patte graphique est originale et onirique, le trait se veut presque naïf et s'intègre parfaitement dans le mélange entre 2D et 3D. Évidemment, étant destiné au cercle familial, le film n'est pas aussi dramatique et poignant que Le tombeau des lucioles par exemple et les sujets abordés peuvent manquer de profondeur dans leur traitement, mais les plus sensibles d'entre vous y trouveront tout de même leur dose d'émotions.

Si vos enfants ne jurent que par Pokémon ou Twilight collez les devant Couleur de peau, ça leur fera les pieds! S'il ne conviendra pas forcément aux adultes du fait de sa relative légèreté il reste tout de même infiniment plus agréable à regarder que certains Disney, attention tout de même certaines scènes peuvent choquer les plus jeunes enfants donc visionnez-le avant pour savoir à quoi vous en tenir. Un film poétique doté d'un bon sujet: à voir!

PS : Film conseillé par Etlisa




SPUN - Allu Ciné

Requiem for a dream, Trainspotting, Las Vegas Parano ou encore Human Traffic font partie de ces films qui ont réussi à traiter de la drogue avec plus ou moins de brio. Si vous n'avez pas aimé au moins l'un de ces 4 films inutile de vous attarder plus longtemps sur le sujet, Spun vous laissera, au mieux, indifférent.

En se rendant chez son dealer Spider, Ross fait la connaissance de Freesbee, Cookie et Nikki. Via cette dernière il fera la connaissance de The Cook, principal fournisseur de la ville. Il entame alors un voyage psychédélique, entre rêve et réalité, qui l'ammenera à la rencontre de tous les vices. Spun est un film vraiment barré, ça part dans tous les sens et on ne sait jamais où ça finira. Traitant plus particulièrement de la méthamphétamine, de sa production à sa consommation, l'univers dépeint y est volontairement crade et touche parfois au non-sens. Le côté bien trash du film accompagne à merveille ce trip hallucinatoire dans l'Amérique profonde, vous êtes prévenu c'est vraiment barré! Dommage cependant que Jason Schwartzman soit aussi charismatique qu'un poulpe à l'inverse d'un Mickey Rourke au top de sa forme. Le sujet est, dans l'ensemble, bien traité, si l'on n'envie à aucun moment la condition des protagonistes on est tout de même touché par leur humanité qui transparaît par moment.

Soyons clair Spun n'est pas le genre de film que l'on visionne en famille, au mieux mémé dira que c'est un film de drogués avec des drogués. S'il n'a pas la force morale de Requiem for a Dream ou la folie de Las Vegas Parano, Spun squatte le trash bien cradingue et il le fait bien. Le scénario est quasi anecdotique et cela pourrait en rebuter certain(e)s, quoiqu'il en soit ce film ne laissera personne indifférent et c'est une bonne chose.

PS: Film conseillé par Kalchat4

 


jeudi 4 septembre 2014

EVA - Eva pas bien non

Je vais être franc avec vous : je n'ai pas aimé ce film. Mais vu que certains le considèrent comme culte, qu'il a reçu un Goya du meilleur acteur masculin, qu'il a glané le grand prix du public de Geradmer et a presque raflé un lion d'or à la Mostra de Venise, je me devais d'en parler!

En 2041 Alex est rappelé par la faculté de robotique, qu'il avait quitté 10 ans auparavant, pour concevoir le premier robot libre. Libre c'est à dire non-limité par des programmes de sécurité donc potentiellement dangereux. Pour ce faire il va prendre comme modèle Eva, sa nièce, née de la relation entre son ex-femme et son frère... Voila voila! Le film, à la manière d'AI intelligence artificielle, pose des questions sur le traitement réservé aux robots. Avec un tel niveau de perfectionnement doivent-ils être considéré comme des êtres vivants? Doivent-ils être soumis aux même règles que les humains? De ces questions intéressantes et qui deviendront bientôt pertinentes Eva y répond de manière trop évasive. On est loin de la brillante morale d'un Blade Runner ou de n'importe quel bouquin d'Asimov, Eva manque, selon moi, cruellement de profondeur. Mon jugement est peut-être faussé par Real Humans, série que j'ai visionné récemment et qui traite du même sujet mais de manière plus aboutie. Quoiqu'il en soit rien ne vous empêche de laisser sa chance au film, tout n'est pas à jeter non plus! Les acteurs sont parfaits (surtout la petite!) les décors splendides et, pour une fois, les espagnols nous gratifient de superbes effets spéciaux!

Le thème avait l'air sympa mais le film n'a pas tenu toutes ses promesses. Néanmoins je suis peut-être le seul vieux con à penser cela, d'autres vous diront que ce film mérite mille fois d'être vu. En tout cas il mérite le coup d’œil, ne serait-ce que parce-que les films de science-fiction espagnols ne courent pas les rues! Ah j'oubliais, j'ai deviné la fin au bout de 20mn de film, j’espère que ça ne vous arrivera pas ;)


GOD BLESS AMERICA - Dieu blesse l'Amérique

Les émissions de télé-réalité vous exaspèrent? Vous exécrez les gens blindés de thunes qui pensent que leur vie est dure? Vous trouvez anormal que votre entourage dise du bien de Juno alors que vous savez fondamentalement que c'est un film de merde? Si c'est le cas j'ai le film qu'il vous faut!

Frank n'a pas de chance, récemment licencié son médecin lui détecte une tumeur au cerveau. Ajoutez à cela des voisins dont la beaufitude est stratosphérique, des émissions de télé se moquant des invalides et vous obtiendrez le cocktail de la dépression. Heureusement Frank va avoir une révelation, plutôt que de se suicider pourquoi ne pas liquider tous les cons sur terre? Ça fait beaucoup de boulot mais Roxy, lycéenne révoltée, l'assistera dans ce road-trip pour marginal. Vous l'aurez compris le ton sera sanglant et décalé. S'il n'est pas toujours drôle, le film est en revanche pertinent et sait pointer du doigt tous les travers de nos sociétés occidentales. Quelques passages longuets ternissent l'ensemble mais n’enlèvent rien à l'immense sentiment jubilatoire qui nous traverse l'échine quand un xénophobe se fait exploser la cervelle. God bless America est une sorte de défouloir géant où, enfin, les petites gens se révoltent. Ce n'est pas pour autant un pamphlet libertaire, il faut plus le voir comme une satire virulente et jouissive de notre société et, bordel, ça fait un bien fou!

God bless America a ce petit coté manichéen et moralisateur qui ne plaira pas à tout le monde. Mais si vous rêvez secrètement de buter du ch'ti sur W9 vous allez certainement adorer. Jouissif, sanglant et politiquement incorrect le film vous amènera en bonus un final aussi drôle que déprimant...


mercredi 27 août 2014

CASTAWAY ON THE MOON - A voir un vendredi

Si vous ne vous fiez habituellement qu'aux jaquettes de films vous risquez bien de passer à côté de quelque chose cette fois-ci!

M. Kim est un gros naze du point de vue de la société, endetté jusqu'au cou, sans travail et sans petite amie il décide de mettre un terme à sa vie en sautant du haut d'un pont. Seulement, comme M. Kim est vraiment naze, il rate sa tentative de suicide et échoue sur une île déserte en plein centre de Séoul. Il va devoir apprendre à survivre dans cet environnement inhabituel tandis que, quelques kilomètres plus loin, une jeune otaku l'observe... Je ne m'attendais vraiment pas, en visionnant ce film, à tomber sur une œuvre tant drôle que touchante. Par bien des aspects Castaway on the Moon nous rappelle Seul au monde avec Tom hanks, mais il réussit l'exploit de se montrer plus humain et plus intelligent que ce dernier. Car si le ton est humoristique il ne nous empêche pas de nous interroger sur nos mode de vie et, particulièrement, sur notre rapport à la consommation. Les deux histoires parallèles, avec le naufragé d'un coté et l'otaku de l'autre, semblent s'opposer frontalement dans un premier temps mais se ressemblent au final beaucoup, offrant par la même une nouvelle source de réflexion et donnant au film un rythme permettant de ne pas s'ennuyer. Seul le final un brin cucul la praline fait tâche, mais tout le reste est bon à prendre!

Encore une fois ne vous fiez pas à la jaquette: ce n'est ni un film d'amourette ni une comédie pour ados. Castaway on the Moon est drôle, poétique, émouvant et malin en plus de ça! S'il dénonce de manière subtile les excès d'une société de consommation au bord de l'asphyxie il ne nous embarrasse pas non plus d'une morale à deux balles. En bref, malgré quelques longueurs et un final décevant, c'est un film qu'on ne regrette pas une seule seconde d'avoir vu!


THE SACRAMENT - Avec Skippy

Ça fait un petit moment que je ne vous ai pas proposé de films, la faute incombe en partie à la difficulté de dégoter LA perle qui vous fera aimer le cinéma. Malheureusement, je ne peux pas dire l'avoir trouvée avec Sacrament..

Deux journalistes de VICE décident de faire un reportage sur Eden Parish, une communauté religieuse coupée du monde. Le campement qu'ils y trouvent paraît idyllique, mais certaines zones d'ombres vont êtres découvertes et ce ne sera pas du goût de tout le monde... Je connais Ti West pour sa filmographie à la limite du nanar, je découvre ici son meilleur film, entendons par la qu'il est sympathique sans être fabuleux. Usant du très en vogue found footage pour renforcer l'immersion, le réalisateur a eu la bonne idée de ne pas abuser de cette odieuse idée qu'est la shaky cam, c'est un peu raté par contre pour l'immersion mais à certains moments on peut feindre d'y croire. Vous serez en terrain connu si vous avez l'habitude de regarder les reportages VICE, le film étant tourné d'une manière similaire. L'avantage de The Sacrament est de ne pas verser dans le grand guignolesque sanglant, la vie de la communauté y est bien décrite et nous donnerait presque envie d'y adhérer (tant qu'on a pas vu la fin!). Il nous offre une histoire que l'on pourrait croire irréelle si elle ne s'était pas déjà réellement produite par le passé, dommage cependant que le gourou n'ait pas un meilleur jeu d'acteur.

The Sacrament n'est pas génial mais il fait passer un bon moment. Il a le mérite de nous immerger au sein d'une secte sans que l'on puisse dire avec certitude, du moins au début, que c'en est une. L'intrigue se distille de-ci de-là jusqu'à un final apocalyptique, la sauce ne prend pas trop mais reste tout de même agréable. A voir si vous êtes curieux.


mardi 19 août 2014

WE ARE FOURS LIONS - Un humour explosif

Les films sérieux ça va bien de temps en temps mais, parfois, il faut savoir décompresser avec de l'humour con-con. C'est ce que je vous propose aujourd'hui avec We are four lions!

Omar et ses amis ont envie de devenir terroristes. Le problème c'est qu'ils ne savent pas comment s'y prendre, deux d'entre eux vont alors partir en Afghanistan s’entrainer tandis que les autres devront rester en Angleterre et, surtout, ne pas faire de vagues... Je vous préviens d'avance, certaines grenouilles de bénitier dont le QI plafonne à celui d'une huître sont parties en croisade à l'encontre de ce film pour atteinte à la morale, soi-disant qu'on ne pouvait pas rire d'un tel sujet. A contrario We are for lions démontre que l'on peut rire de tout pour peu qu'on le fasse avec une certaine intelligence, intelligence étant que tout le monde en prenne pour son grade, des terroristes au gouvernement britannique personne n'est épargné par l'humour corrosif de Chris Morris. C'est anglais donc ça pourra sembler un peu trop particulier à certain(e)s d'entre vous car il ne faudra avoir peur ni du second degrés, ni du ridicule et encore moins de l'humour noir. C'est un peu grinçant sur les bords et c'est bien pour ça que le film est drôle! Il y a tout de même certaines scènes dramatiques où l'on est partagé entre rires et larmes, ce qui provoque une étrange sensation au visionnage, en dehors de ça c'est la foire aux stéréotypes!

Peut-être pas immensément drôle par rapport aux Monthy Python mais le film vaut tout de même son pesant de cacahuètes. S'il est parfois pilonné par quelques longueurs il n'en reste pas moins globalement drôle, encore faut-il adhérer à un humour particulièrement noir. Les plus courageux d'entre vous s'aventureront à la découverte du film sans visionner la bande-annonce qui dévoile un peu trop de gags à mon gout ;)

lundi 18 août 2014

MEMORIES OF MURDER - Une Corée graphique

Ce qu'il y a d'excitant avec le cinéma coréen c'est que, malgré moult films aux histoires similaires, aucun ne se ressemble. C'est d'un thriller dont il s'agit ici, oui je sais vous en avez déjà visionné des centaines, mais celui-ci est différent...

En 1986 un tueur en série sévit aux alentours d'une petite bourgade de Corée. Devant le piétinement de la police locale, un détective spécialement affrété de Séoul arrive pour donner un coup de main mais, devant l'absence de preuves, les policiers vont peu à peu sombrer dans le doute. Le film nous narre l'histoire vraie du premier tueur en série de l'histoire de la Corée mais aussi et surtout des techniques dérisoires de la police d'époque. Pour la petite histoire sachez que, lors de l'enquête, le seul laboratoire d'analyse ADN de Corée ne répondit aux enquêteurs que 2 mois après l'envoi d'un échantillon, pour leur dire qu'ils étaient débordés et ne pouvaient pas l'analyser! Dans la même veine la police a été jusqu’à dépêcher des médiums pour tenter d'identifier le coupable! Ou encore, plus archaïque tu meurs, elle a mis en place un épouvantail à proximité des scènes de crime dans l'espoir de faire fuir le tueur... Vous l'aurez compris l'histoire en elle même est suffisamment cocasse et tragique à la fois pour en faire un film intéressant. C'est une ambiance que nous vend Memories of murder, celle d'une Corée appartenant à un passé révolu. Si le ton se veut plutôt macabre il est atténué par un humour noir qui empêche le film de sombrer dans le polar froid et violent. Les acteurs brillent par leur prestation et, thriller coréen oblige, la photographie est de première classe.

Une histoire atypique mais vraie, une police volontaire mais incompétente, il n'en faudrait pas plus pour vous donner envie de le voir. Drôle, tragique, émouvant, Memories of murder est un petit bijou (un de plus!) de Corée qu'il serait dommage de ne pas regarder.


samedi 16 août 2014

BERLIN CALLING - Ich bin ein drogendealer

Si vous êtes un amoureux de la musique électronique vous êtes forcément déjà allez à Berlin. Si ce n'est pas le cas vous pouvez toujours, à défaut, regarder Berlin Calling.

Martin Karow, alias DJ Ickarus, est un compositeur de musique électro qui se retrouve dans une clinique psychiatrique à cause d'une consommation excessive de substances psychotropes. Seule la production de son dernier album et le soutien de sa manager pourront l'en faire sortir. Grand absent des écrans français, j'ai eu la chance de visionner Berlin Calling complètement par hasard à 2h du matin sur Arte. Sorte de Vol au dessus d'un nid de coucou allemand, la musique électro en plus, c'est une plongée palpitante dans les folles nuits musicales de Berlin, mais aussi de ses dérives. Paul Kalbrenner incarne son personnage à merveille, ce qui n'est guère difficile étant donné que ce film fait presque lieu d'autobiographie pour lui. DJ dans la vie réelle, il donne corps à son personnage à travers ses gesticulations tragi-comiques et, surtout, sa musique. La BO est incroyable pour peu que vous ne soyez pas allergique au genre! Elle participe grandement à l'ambiance générale du film et fait office de guide touristique musical pour qui ne connaitrait pas. A noter que Berlin Calling a reçu, a raison, le prix du public Arte pour le meilleur long-métrage.

Porté par un acteur brillant, une musique entraînante et une histoire passionnante Berlin Calling réussit le pari de nous transporter dans l'univers enivrant des nuits berlinoises. En soi le film n'est pas inoubliable, mais on passe un bon moment devant. A noter, bande de petits veinards, que vous n'aurez pas besoin de le télécharger illégalement puisque vous pourrez le trouver sans mal sur Youtube!


vendredi 15 août 2014

LES CHEVAUX DE DIEU - Jouez avec vos émotions

Si c'est le premier film de Nabil Ayoub que je regarde, ce ne sera pas le dernier! Partant d'un fait réel qui a traumatisé le Maroc, il nous raconte comment, le 16 mai 2003, des gamins originaires d'un bidonville en sont arrivés à poser des bombes.

Yacine a une dizaine d'années et habite à Sidi Moumen, bidonville de Casablanca, avec toute sa famille. Entre un frère autiste, un deuxième à l'armée, un troisième, Hamid, caïd du quartier et un père dépressif c'est pas tous les jours la joie pour Yemma, la mère. C'est assez étrange de regarder un film basé sur des faits réels car on connait déjà la fin, les attentats de Casablanca ayant fait une quarantaine de morts. Une des choses qui a le plus surpris le Maroc à l'époque était de voir que les kamikazes n'étaient pas des hommes rudement entraînés en Afghanistan ou au Pakistan mais des gamins originaires d'un bidonville. Nabil Ayoub tente donc de percer les raisons de leur acte et il réussit l'exercice avec brio. Car, pour ce genre de sujet, il est facile de se prendre les pieds dans le tapis du manichéisme ou d'accorder à la religion un pouvoir moral trop important. Les chevaux de dieu évite les clichés et il le fait bien. En suivant Yacine pendant 10 ans on perçoit son évolution, ses désillusions quant à son avenir et la misère sociale dans laquelle il baigne, la religion devient alors la seule porte de sortie viable. Le film est suffisamment intelligent pour nous permettre de comprendre de tels actes car, il faut bien le dire, en occident on ne nous présente la motivation des kamikazes que sous un seul angle, celui de la folie. Les raisons sont évidemment bien plus complexes que cela et très bien illustrées ici.

Les chevaux de dieu ne vous laissera pas indifférent. S'il ne brille pas par ses acteurs ou sa photographie c'est bien dans le traitement du sujet, difficile mais maitrisé, que le film s'en sort avec les honneurs. A voir!


DONNIE DARKO - Ce n'est pâques un simple film

Je ne pouvais pas ne pas en parler. Donnie Darko est un de mes films préférés, un de ceux qui a durablement marqué mon enfance. Si les failles spatio-temporelles et les lapins géants ne vous font pas peur il pourrait bien vous plaire!

Donnie Darko, outre le fait d'avoir un nom de famille abominable, est un gamin de 16ans pas comme les autres. Doté d'une grande imagination, il a un copain imaginaire qui s'appelle Frank, Frank est un lapin géant. Lorsque Donnie survit par miracle à la chute d'un réacteur d'avion (!) Frank lui annonce la fin du monde. Des événements bizarres commencent alors à apparaître et Donnie va tenter de percer le mystère entourant sa ville. Avouez qu'on peut difficilement faire plus étrange en matière de scénario! Qui plus est vous risquez fort de ne pas saisir le fin mot de l'histoire, il m'a fallu personnellement  au moins 4 visionnages pour comprendre le film. Ce n'est pas parce-qu’il y a un lapin géant que l'histoire est illogique, bien au contraire! C'est le scénario le plus tordu et abouti qu'il m'ait jamais été donné de voir. Plus qu'un simple film traitant de l'adolescence, la schizophrénie et la métaphysique, Donnie Darko nous embrume la cervelle avec sa logique imparable mais difficile à cerner.  Je ne vais pas vous en dire davantage pour ne rien vous gâcher, tout au plus puis-je évoquer une BO magistrale et envoutante. Mettez un bon casque sur les oreilles, l'ambiance sonore est incroyable! A noter que, pour une fois, la VF est presque mieux que la VO, après chacun ses gouts...

Donnie Darko est un chef-d’œuvre, le genre de ceux qu'on ne voit qu'une fois tous les dix ans. A ce titre il pourra déplaire à certaines personnes qui le jugeront trop abstrait. Les autres se laisseront porter dans une spirale chronologique difficilement compréhensible mais tellement gratifiante lorsque l'on en saisit les tenants et aboutissants! A voir ne serait-ce qu'une fois, pour se faire une idée!


METRO MANILLA - Boulot Manilla Dodo Manilla

"Naître pour être pendu, c'est éviter la noyade", c'est sur cette phrase pleine de joie de vivre que débute Metro Manilla. On doit déjà au réalisateur le très poétique mais ô combien long Cashback, il s'affirme ici en nous livrant son film le plus abouti.

Ne pouvant plus vivre de l'agriculture, une famille de paysans décide d'aller tenter sa chance à Manille, capitale des Philippines. Oscar, le père de famille, se retrouvera plongé dans une ville impitoyable et sans merci envers les plus pauvres. L'exode rural, s'il est évoqué, se voit vite supplanté par une description sans commune mesure de la misère. La petite famille va se retrouver balloter entre les bidonvilles et les rues sombres de la capitale. C'est une proie facile pour la ville et elle se retrouvera bien vite au fond du trou, victime d'arnaques en tout genre. Le réalisateur a eu l'intelligence de nous montrer une violence symbolique, celle qui écrase les pauvres en leur enlevant toute dignité, celle qui se fait sans effusions de sang mais dans un silence de mort. Malgré des acteurs que l'on dirait tout droit sorti d'une telenovela, le film donne vraiment l'impression de vivre la descente aux enfers d'Oscar, on est bien aidé par les plans sur Manille, magnifiques et évocateurs. Contrairement à ce que laisse augurer la bande-annonce le film n'est pas rempli de gunfights, mais il est porteur d'une ambiance lourde et chargée, l'histoire d'Oscar me fait d'ailleurs beaucoup pensé à celle de Training Day, on y retrouve les mêmes codes narratifs.

Commençant en drame Metro Manilla dérive ensuite vers le polar pour nous livrer, plus qu'une histoire, un univers sans pitié. On se retrouve aspiré dans ce que Manille a de plus crade à offrir, la misère. "Un homme désespéré commet des actes désespérés", tout le film repose sur cette simple phrase et, s'il n'est pas éblouissant, on se laisse tout de même porter par l'ambiance incroyable. Puis c'est pas tous les jours que l'on peut se targuer d'avoir vu un film philippin! A voir.


jeudi 14 août 2014

SOURCE CODE - Hello world!

Je vous avais déjà suggéré de visionner l'excellent Moon, de Duncan Jones, voici son deuxième film. Perdant en réflexion ce qu'il gagne en action, Source Code est un agréable thriller lorgnant du côté de la science-fiction.

Colter Stevens a un prénom bizarre, pire encore il est amnésique. Il se réveille dans un train avec l'étrange sensation d'être dans un environnement familier, d'ailleurs les passagers du train se comportent avec lui comme s'ils le connaissaient. A peine a t-il le temps de chercher à comprendre ce qu'il se passe qu'une bombe explose, tuant tout le monde à bord. Il se réveille alors dans un étrange caisson et découvre qu'il fait partie d'un processus expérimental visant à lui faire revivre les 8 dernières minutes de la vie d'un autre homme. Sa mission : revivre sans cesse ses derniers instants afin de découvrir l'auteur de l'attentat. Alléchant comme spitch n'est ce pas? Contrairement à son premier film, Source Code ne brille pas par son intelligence mais compense par un rythme mené tambour battant. Si vous avez aimé Inception ou  Memento  il y a de fortes chances pour que vous accrochiez à celui-ci, de manière inverse si Moon vous a semblé longuet vous devriez vous réconcilier avec le réalisateur. Le film a le mérite, non négligeable pour un film d'action, de maintenir notre imagination en éveil, le scénario étant propre à des retournements de situations en tout genre. La fin semble malheureusement un peu bâclée mais n'entache pas vraiment la qualité du film puisqu'on on en ressort avec satisfaction.

Source Code garde la patte de Duncan Jones mais fait dans le consensuel. Si on peut déplorer l'absence de prise de risque, le film reste efficace et fait très bien son boulot : nous divertir. Pas inoubliable mais loin d'être désagréable non plus, Source Code tape dans le haut du panier du film d'action et c'est appréciable. A voir!


IDIOCRACY - Un film beauf beauf

Amateurs d'humour gras et décomplexé, voilà un film taillé sur mesure pour vous rassasier. Film comique (d'anticipation?) Idiocracy ne fait pas dans la finesse et ne cherche pas à solliciter nos neurones, est-ce une bonne chose?

Joe Bowers est l'américain moyen par excellence, il est choisi par le pentagone pour un projet d'hibernation qui va mal tourner. Projeté 500ans plus tard dans le futur, il y découvre une planète ravagée par les beaufs. Le niveau intellectuel a tellement baissé qu'il se retrouve d'office comme étant l'homme le plus intelligent de la Terre. Mis en relation sur notre manière de vivre, le film nous interpelle sur notre consommation abusive de télévision et de red bull. Ça casse pas des briques niveau réflexion mais le film a le mérite de tenter de nous délivrer un message. Si le début est très sarcastique la suite est beaucoup plus crétine et, j'insiste, l'humour est vraiment de bas étage. Entre un président des Etats-Unis se faisant élire sur sa propension à insulter ses concitoyens et ces mêmes citoyens ne regardant qu'une seule émission de télévision où un gars se fait constamment broyer les c(...) autant dire que le niveau est sacrément élevé. Il y a deux types de personnes devant ce film, ceux qui vont le trouver affligeant et ceux qui vont le trouver marrant. Je ne peux pas deviner par avance de quelle catégorie vous faites partie, le mieux étant de vous faire une idée par la bande-annonce.

Idiocracy peut vous paraitre fondamentalement drôle ou profondément navrant. Si le premier quart du film est très réussi, le reste ne plaira pas à tout le monde tant l'humour y est...spécial. On accroche ou pas, c'est selon, à vous de voir si vous tentez votre chance!


NEW WORLD - Ce n'est pas l'Amérique

Vous l'aurez deviné à la jaquette, New World n'a pas comme sujet le monde merveilleux des bisounours. C'est encore un film coréen que je vous propose et ce ne sera pas le dernier! Il faut dire que le cinéma coréen est en plein essor, fait partie des rares à concurrencer sur son propre sol le cinéma américain et se taille une place de plus en plus importante dans les festivals internationaux. A ce rythme il y a de grandes chances pour que, d'ici 10ans, nos salles soient remplies de films coréens, autant s'y habituer tout de suite!

Suite à la mort (accidentelle?) du patron de Gold Moon, le plus grand syndicat du crime de Corée, une bataille de succession voit le jour entre le numéro 2 et le numéro 3 de l'organisation. La police met alors en place le dispositif "New World" pour contrôler et surveiller cette transition et fait appel pour cela au policier infiltré Lee-Ja Sung. Entre le crime et la police, à qui Lee-Ja Sung doit-il sa loyauté? A mi-chemin entre Infernal Affairs (film d'où est tiré le remake américain Les infiltrés) et Les affranchis, New World est clairement destiné aux aficionados de films sur la mafia. C'est une plongée vertigineuse dans l'univers du crime organisé coréen émaillée de tensions, de rivalités et de règlements de compte. Le scénario est agréablement surprenant, tant le spitch de départ ne nous laissait augurer qu'un vague classicisme, et le rythme va crescendo. Il n'y a pas beaucoup de scènes d'actions mais elles valent sacrément le coup d’œil! Malgré cela le film nous met constamment sous tension et l'ambiance est vraiment accrocheuse! C'est fait par le réalisateur d'I saw the devil donc la photographie et le cadrage sont particulièrement léchées, les acteurs ne sont pas en reste et campent leur rôle à merveille.

Si vous aimez les films sur la mafia ne manquez celui-là sous aucun prétexte! Froid, violent et captivant il n'a rien à envier aux productions américaines du genre. Si New World ne renouvelle pas le genre il propose tout de même un scénario intelligent, servi par des acteurs de qualité, ce qui en fait un excellent film.





mercredi 13 août 2014

DEPARTURES - Le voyage de votre vie!

Voilà LE film qui m'a réconcilié avec le cinéma japonais, et de quelle manière! Je le dis de but en blanc c'est un des plus beaux, si ce n'est le plus beau film qu'il m'ait jamais été donné de voir, rien que ça!

Daigo kobayashi (à vos souhaits) est violoncelliste confirmé dans un orchestre réputé de Tokyo. Le jour où son orchestre est dissous il se voit contraint, avec son épouse, de retourner dans le village de son enfance. Sans emploi, il acceptera par nécessité financière un poste dans une entreprise de pompes funèbres. Les relations avec les morts étant taboues au Japon, il va cacher sa nouvelle activité à son épouse tout en découvrant les rites funéraires. Même si le scénario tient en deux lignes et est dilué pendant les 2h de film on reste scotché devant son écran. Par la musique tout d'abord, magistrale et grandiose, composée par Joe Hisaichi qui n'est autre que le compositeur attitré de Myasaki, excusez du peu! Par les émotions que procurent le film ensuite, on passe du rire aux larmes en un rien de temps et, croyez-moi, si vous n'avez jamais chialé devant un film celui-ci pourrait bien changer la donne! Enfin, Departures nous met aux prises avec la mort pour mieux nous réconcilier avec, nous offrant par la même une belle leçon de vie. Quelques petits défauts sont à déplorer comme l'amateurisme de certains acteurs mais c'est purement anecdotique pour un tel film.

Departures fait dans l'histoire simple mais il le fait bien, mieux il la magnifie, nous on se retrouve à pleurer comme des cons devant un scénario Disney. Le film est volontairement lent car il se contemple, se mérite. Il nous livre un final prévisible mais ô combien émouvant, le tout magnifié par une des meilleures BO qui puisse exister. En bref : ne ratez ce film sous aucun prétexte (quoique, si vous êtes déprimé évitez quand même...) !


mardi 12 août 2014

LA VIE DES AUTRES - Le facebook du passé

Qu'est ce que j'aime tomber sur des pépites de ce genre! J'avoue avoir mis longtemps à vouloir le regarder, la faute à une réticence naturelle pour les films sans-action parce-que, à défaut d'avoir la forme, il devrait y avoir le fond et ce n'est pas toujours le cas. Mais pour le cas de ce film, sa profondeur est d'une intelligence rare.

En 1985 en RDA, un pays qui n'a de socialiste que le nom (toute ressemblance avec le notre étant fortuite), Dreyman est un auteur à succès. Avec sa compagne ils font partie de l'élite intellectuelle du parti communiste même si, secrètement, ils n'adhèrent pas à l'idéologie de l’État. Le ministère de la culture finit par s'intéresser à eux et engage l'agent Weisler pour les surveiller, mais il va se prendre d'affection pour le couple. A notre époque où le tout connecté implique une remise en question de la vie privée et de la protection des données La vie des autres y répond par un écho du passé. On ne peut s'empêcher de penser, durant le visionnage, à Prism, Wikileaks et aux révélations de Snowden. Les techniques et agissements de la Stasi y sont en effet détaillés dans un grand souci de véracité, l'ambiance du film se charge de peaufiner le reste avec des costumes et des décors d'époque. Ulrich Mühe porte le film à bout de bras et en vient même à faire de l'ombre aux autres acteurs tant sa prestation est un cran au dessus. Sous sa démarche froide et conservatrice percera un rayon d'humanité, histoire somme toute très classique mais brillamment interprété et superbement racontée.

La vie des autres n'est pas fondamentalement bouleversant, il n'y a pas de gros twists à vous retourner le cerveau et encore moins de héros bodybuildés. Mais l'histoire nous touche par la résonance qu'elle entretient avec le présent. Simple, profond, efficace, digne hériter de Goodbye Lenin, La vie des autres est un film à ne pas rater!




JARHEAD - Tête d'oie mâle

Je vous ai déjà proposé un film d'extra-terrestres sans extra-terrestres, l'heure est maintenant venu pour moi de vous proposer un film de guerre sans la guerre. Comme quoi dans le cinéma tout est possible!

Anthony Swofford est envoyé dans le désert saoudien alors que la première guerre du Golfe vient d'éclater. Avec son régiment, ils font partis des premiers à être arrivés sur place. Abreuvés de bière et de rock ils ont une volonté guerrière d'en découdre, commence alors la longue attente d'un ennemi fantomatique... Ce film de guerre est plutôt malin (pour une fois) en nous montrant l'envers du décors d'un théâtre d'opération. Ca passe par des lavages de cerveaux, des entraînements harassants et, passage obligé depuis Full Metal Jacket, un supérieur qui gueule sur tout le monde. Le genre part ensuite en drame lorsque, arrivés dans le désert, les soldats se retrouvent tout seuls comme des cons. Forcément les premières tensions internes ne tarderont pas à apparaître et vont laisser entrevoir du film un gros penchant psychologique qui ne nous lâchera plus jusqu'à la fin. Par son approche à la Kubick, Jarhead est une excellente réflexion sur la guerre et nous renvoie son absurdité en pleine face.

Au final très bonne surprise que ce Jarhead! Étant donné que le sujet porte sur l'attente vous pouvez vous attendre à des longueurs, voire à de l'ennui si vous n'êtes pas très porté sur la psychologie des personnages. Et ne vous attendez surtout pas à un classique film de guerre! En dehors de cela, Jarhead dépeint une réalité trop souvent occulté du cinéma et est servi par des dialogues de qualité, à ne pas rater!


IRON SKY - Pink Floyd n'y est pour rien

Et le film WTF de la semaine est... Iron Sky! Comme quoi les films barrés ne sont pas l'apanage des japonais, celui-ci nous vient de Finlande et a disposé d'importants moyens financier... les 10 premières minutes du film!

Après la seconde guerre mondiale les nazis furent vaincus, tous? Non monsieur, un petit groupe prit la fuite pour se réfugier on the dark side of the moon (voix terrifiante). Depuis 70 ans ils nous observent et préparent leur revanche, le mal absolu va revenir sur terre... en vaisseaux spatiaux! Voila pour le scénario, ça casse pas trois pattes à un canard mais c'est pas ce qu'on demande au film. Ce qu'on lui demande c'est de nous faire rire avec des situations plus incongrues les unes que les autres. Pari un peu raté pour le coup puisque l'on reste un peu trop souvent en froid avec le film, la faute à d'interminables retournements de situations bidons. Bon au final c'est pas trop grave et, je vous rassure, il reste assez drôle dans l'ensemble. L'humour est très tarte à la crème et le scénario en dit long sur tout le film. Quelques passages sont nettement réussi et font mouche comme lors des débats à l'ONU ou lorsque l'on a affaire à la sosie de Sarah Palin. C'est une petite, toute petite critique de la propagande qui s'y cache et ça aurait mérité un peu plus de subtilité pour être vraiment tordant.

Si vous avez un peu de temps à perdre ou que le synopsis vous vend du rêve vous pouvez regarder Iron Sky. Vous n'aurez pas un grand moment de cinéma comique devant les yeux mais un petit film sympa qui vous arrachera 2, 3 sourires. Et, entre nous, c'est quand même mieux que Candy Crush.


NORWAY - Nüt nüt nüt nüt nüt

D'une beauté aussi froide qu'une cuisine Ikea, Norway of life est la petite surprise qui nous vient de Norvège. Sorte de Truman Show local, le film nous conte une histoire étrange et absurde, tant que ça? Pas sûr.

Le film démarre sur les rails lorsque Andréas se retrouve parachuté dans une ville étrange. Ne sachant pas comment il est arrivé là des inconnus lui offrent très vite un emploi, une femme et un appartement. En quelque sorte il dispose de tous le standard du bonheur que ce monde à a offrir. Le problème c'est rien n'a de saveur, le sexe ne procure qu'un vague plaisir et l'alcool est sans-alcool! Sous son air d'OVNI nordique, Norway of life cache une critique acerbe de la société aseptisée dans laquelle nous vivons. Le consumérisme matériel a peu à peu remplacé les émotions et Andréas, en cherchant un peu d'amour et de gâteau au chocolat (!), va faire figure d'anarchiste violent, une vraie menace pour la société! Le film est représentatif du monde d'Andréas, sobre, froid et terne, seule la musique (magnifique) vient égayer le tout. Si le ton se veut très décalé il ne faut pas pour autant croire que l'humour est omniprésent, il y en a bien sur, quelques petites touches de-ci de-là mais on a affaire en priorité à une réflexion contemplative. Ce qui occasionne, bien entendu, des longueurs, heureusement on les remarque à peine tant elles servent la mise en scène.

Norway of life n'est peut-être pas un chef d’œuvre mais il mérite que l'on s'y attarde. Souffrant d'une fin bâclée et de passages longuets il a le mérite d'être suffisamment décalé et de posséder une bande son magistrale pour nous faire tenir jusqu'au bout. On s'ennuie un peu par moment mais on en ressort satisfait, à voir.


MONSTERS - L'odeur est forte mais le goût est doux

Premier film de Gareth Edwards, Monsters est un film d'extra-terrestres sans extra-terrestres. A mi-chemin entre l'horreur, la science-fiction et le road-movie il s'agit surtout d'une belle histoire d'amour (si si!).

Quand une sonde de la NASA s'écrase au Nouveau-Mexique c'est pour ramener avec elle des formes de vie tentaculaires carrément hostiles. Près de 6 ans plus tard le Costa-Rica et le Mexique sont devenues des zones infranchissables peuplées par ces monstrueuses créatures, on y suit l'histoire d'un photographe chargé d'escorter une jeune femme. Avec un budget riquiqui d'à peine 200.000$ il est difficile de faire un film de science-fiction, surtout s'il y a des créatures dedans, et c'est bien pour cela que vous n'en verrez pas ou très peu! Ce qui est en définitive une bonne chose et oblige notre imagination à travailler, l'inventivité primant ici sur le budget. A défaut de monstres, Monsters va s'articuler autour de la relation entre les deux protagonistes principaux, c'est psychologiquement sensé et le film évite les clichés du genre qui voudrait que la nana se fasse emballer en 5mn par monsieur muscle. Visuellement ça envoie du lourd, le charme naturel des paysages centraméricains opère à merveille et les petites astuces de cadrage dues au peu de moyens sont vraiment bien trouvées. D'un rythme un peu languissant le film tire parfois en longueur, mais la magie opère quand même pour qui passera aux côtés de ces défauts.

Amateurs inconditionnels d'action: fuyez! Monsters est un peu le District 9 du pauvre, ce qui ne l'empêche pas de renouveler un genre déjà bien éculé. Même si vous n'êtes pas adepte de la science-fiction Monsters pourrait bien vous séduire tant le fantastique du film y est secondaire, n'hésitez-pas à y jeter un œil !


dimanche 10 août 2014

LE COCHON DE GAZA - Un film avec des gens bons

A l'heure où le conflit israélo-palestinien cristallise les tensions il est de bon ton pour moi de vous proposer une comédie sur le sujet, histoire de détendre l'ambiance!

Le cochon de Gaza raconte l'histoire de Jafaar, un pêcheur palestinien, qui peine à remonter quoi que ce soit dans ses filets. Il trouve un jour dans son bateau un cochon vietnamien, bien décidé à se débarasser de cet animal impur il décide de le vendre mais va devoir se lancer dans un commerce bien peu recommandable...  Sous ces airs de film burlesque, le cochon de Gaza parvient à évoquer tous les sujets fâcheux propres au conflit sans jamais toutefois tomber dans la caricature. On sent bien que le réalisateur a tout fait pour pour qu'il n'y ait pas un camp qui soit privilégié au détriment de l'autre, c'est assez rare pour être souligné. Malheureusement c'est peut-être aussi le défaut majeur du film: le fait de ne pas prendre parti, à relativiser tout de même étant donné qu'il s'agit d'une comédie, pas d'un film engagé. Porteur d'un optimisme presque illuminé et illusoire, le cochon de Gaza est une fable drôle et touchante. Le véritable tour de force du film étant de parler d'une difficile cohabitation sur le ton de l'humour, c'est très réussi! A noter aussi la performance des acteurs (cochon y compris) qui rendent le film encore plus humain.

On ne se pisse pas dessus de rire mais cette petite comédie passe agréablement bien à l'écran. Si le sujet paraissait casse-gueule à mettre en œuvre Sylvain Estibal s'en sort avec les honneurs. Bref la sensibilité, l'humour bon enfant et les acteurs attachants en font un très joli film, à voir.


HOTEL RWANDA - 4 étoiles et mille collines

Peut-être le film le plus connu de la liste jusqu'à présent. J'en parle tout de même car cette grosse production hollywoodienne a fait un flop dans les salles de cinéma, la faute à un sujet apparemment moins intéressant qu'un scénario d'Harry Potter. Si vous étiez passé à côté, voila l'occasion de vous rattraper!

Hotel Rwanda raconte l'histoire peut-être-vraie (j'y reviendrais) de Paul Rusesabagina, directeur de l'hôtel le plus luxueux de Kigali. Il va, pendant le génocide des Tutsis, sauver des milliers de personnes. Je ne vais pas passer par 4 chemins le film en lui-même est très réussi. Qu'il s'agisse des acteurs ou de la photo tout y est extrêmement convaincant. Riche en émotions du début à la fin, je peux vous garantir que vous aller y aller de votre petite larmichette! Car évidemment l'histoire est dure, d'autant plus qu'elle s'est réellement passée. C'est d'ailleurs une bonne chose que le cinéma américain s'emploie à en parler plus de 10 ans après car, dans l'immense majorité des pays occidentaux, le sujet y est encore tabou, notamment en ce qui concerne l'absence d'intervention de ces derniers. Le principal problème du film ne vient pas de lui-même, mais des inexactitudes historiques présentes dedans. Premièrement Paul Rusesabagina y est présenté en sauveur mais, d'après certaines associations de victimes du conflit, "c'est un menteur qui fait du business"... On pourrait laisser au film et à ce personnage le bénéfice du doute, mais que penser du non-dit sur le coup d'Etat d'Habyarimana? Des fausses dates quant au déclenchement de l'opération Turquoise? Du soutien militaire de la France jusqu'en 1993 qui est loin d'être explicite? A vous d'en juger.

Hotel Rwanda est un film nécessaire et, qui plus est, superbe. Il parvient à retranscrire à merveille les événements s'étant déroulé lors du génocide, de l'apparition de radio mille collines au départ de l'ONU. Par son ambiance angoissante, il nous fait revivre un des plus grand massacre de cette fin de vingtième siècle, à voir absolument!




samedi 9 août 2014

MÊME LA PLUIE - Indien vaut mieux que 2 tu l'auras

Sous ce titre peu racoleur se cache un film éminemment sympathique. Je pense d'ailleurs que certain(e)s le regarderont juste par la simple présence du beau Gael Garcia Bernal!

Sébastien est un jeune réalisateur passionné qui veut tourner un film sur l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique. Les budgets sont serrés et il décide donc d'aller en Bolivie, où la main d’œuvre locale y est bon marché. Mais le tournage sera interrompu par la révolte menée par l'un des principaux figurants contre la privatisation de l'eau. La grande force du film est de puiser son inspiration dans des faits réels s'étant déroulés à Cochabamba en l'an 2000 et, rien que pour cela, il vaut le coup d’œil! Mais il a aussi d'autres atouts dans sa poche avec entre-autres et pêle-mêle des décors somptueux, plusieurs niveaux narratifs ainsi que des acteurs convaincants. S'il peut souffrir d'une certaine longueur, le film offre malgré tout un parallèle intéressant entre la dénonciation de l'exploitation des indiens par Christophe Colomb et la manière dont sont traités les acteurs locaux censés aborder le sujet, je ne vous en dit pas plus mais c'est bien ficelé! Le tout se jouant sur fond de gronde sociale et de budgets limités : un cocktail explosif!

Même la pluie n'est pas le film du siècle, la faute à des longueurs trop persistantes qui auraient dû être enlevées au montage, il reste cependant très agréable à regarder. Il aide en plus à comprendre les bouleversements majeurs ayant eu lieu en Bolivie en ce début de siècle, ce qui fait que, couplé aux décors naturellement splendides, ce film est à voir!


CONFESSIONS - A vous

Les coréens n'ont pas le monopole des histoires de vengeance au cinéma! Le Japon nous le prouve avec un film quitte ou double qui, s'il en envoutera certains, pourra faire fuir les autres.

La maîtresse d'école Yoko Moriguchi a perdu sa petite fille de 4 ans, Manami, elle a été retrouvée noyée et la police a conclu à un accident. Seulement Yoko suspecte deux de ses élèves d'être à l'origine du drame, elle va alors échafauder sa vengeance... Le film a reçu de nombreux prix, tous très élogieux, les critiques cinématographiques n'ont pas été en reste et ont décrit ce film comme étant un petit bijou du Japon. De même, beaucoup de personnes me l'ont vendu comme étant un Must-have. Je l'ai trouvé long, chiant et sans intérêt. Le style japonais au cinéma est très particulier et, s'il en enchante certains, d'autres comme moi ne le comprennent pas toujours. Ainsi Confessions contient des monologues à rallonge pour expliquer un twist,  des plans très métaphoriques, un abus évident du slow-motion, des acteurs qui surjouent, un piano omniprésent et un cadrage hyper (trop?) stylisé, le tout baignant dans une atmosphère dominée par des tons gris/bleu. On aime ou on aime pas! Le scénario en lui même, s'il est de base intéressant, s'égare en mièvreries et n'arrive pas à rendre crédible le fait que des gamins de 13ans soient à ce point perturbés. Néanmoins il faut reconnaître au film certaines qualités: la B.O. est très sympa, on y découvre le système éducatif japonais et l’esthétique est très léchée.

Je crois qu'il me manque une grille de lecture pour décoder certains films japonais, car autant j'adore le travail de Kurosawa autant Confessions m'a laissé dubitatif. Cependant, si vous accrochez généralement aux productions du soleil levant vous seriez certainement en mesure d'apprécier ce film à sa juste valeur. Car je ne doute pas que s'il y a autant de personnes qui ont adoré ce film c'est qu'il y a bien une raison, mais elle m'échappe totalement...


vendredi 8 août 2014

MORSE - ·−−− · −· · ··−· · ·−· ·− ·· ··· ·−−· ·− ··· −·· · ·−−− · ··− −··− −·· · −− −−− − ··· ·−−· −−− ··− ·−· ·−· ·· ··· ·− ···− · −·−· −·−· · − ·· − ·−· ·

Un film de vampires suédois ça vous dit? Ok j'avoue que, dit comme ça, c'est pas super engageant. Et si je vous disais plutôt que Morse révolutionne totalement le genre en lui insufflant une poésie toute macabre? Ah déjà ça donne plus envie!

Oskar est un petit garçon fragile et solitaire. Bouc-émissaire de sa classe, il lui arrive de s'imaginer des vengeances dans la cour glaciale de son habitation, arrive alors Eli qui devient sa voisine de pallier. Oskar remarque que la petite fille sort souvent la nuit presque dévêtue malgré un froid polaire. Sa venue coïncidant avec plusieurs meurtres inexpliqués il n'en faut pas plus à Oskar pour deviner qu'Eli est une vampire. Ne vous laissez pas tromper par ce spitch disgracieux, car même si vous n'aimez pas les films de vampires vous pouvez aimer Morse, on pourrait presque le classer dans les histoires d'amour! Si le film est d'une lenteur quasi-hypnotique c'est bien d'un atout dont il s'agit, participant à un voyage onirique teinté de sang. L'union entre les deux enfants est auréolée de mystère et de non-dits, le réalisateur ayant bien compris qu'un court silence pouvait en dire plus long que d'interminables discours. Ce qui est très appréciable dans le film c'est son atmosphère glacée, le lieu du tournage et l'utilisation de lumières artificielles jouant pour beaucoup dans l'ambiance. Le scénario n'est pas en reste et réserve quelques surprises bien pensées, le film se permettant en plus d'être une œuvre de réflexion sur la tolérance et le rejet.

Morse n'est donc pas un classique film de vampire, ce serait plutôt une belle histoire d'amour avec, en toile de fond, du vampirisme et un peu d'hémoglobine. Ultra stylisé, le traitement réservé à l'image est impeccable et chaque plan à un sens, il est ce que Twilight aurait du être : un des meilleurs films fantastiques de ces 10 dernières années!


NORTHWEST - Danois tes sous, vite!


Je suis tombé un peu par hasard sur ce film qui nous vient tout droit du Danemark, comme quoi y a pas que les Légos qui viennent de là-bas. Et, diantre, j'ai adoré! C'est simple mais efficace, le cinéma nordique confirme son étonnante vitalité avec cette suite spirituelle de "Pusher".

Northwest est la banlieue multi-ethnique la plus pauvre de Copenhague. Casper, qui a 18ans, fais des casses occasionnels pour le compte d'un dénommé Jamal. L'histoire se corse à partir du moment où le crime organisé s'immisce dans sa vie, entraînant son petit frère dans le sillage. On ne parle alors plus de simples vols avec effraction mais de drogue, de prostitution et de meurtre. L'histoire est éculée, mais si l'originalité est foulée du pied cela se fait au profit d'un traitement naturel et réaliste saisissant. C'est une descente aux enfers d'une rare intensité qui nous est offerte sur fond de pauvreté, de racisme et d'exclusion. Le rythme monte crescendo pour finir brutalement en apothéose, clairement, ce film est une petite pépite! C'est brut de décoffrage, c'est cru, sombre et violent mais, je me répète, d'un réalisme à toute épreuve. Ce qui est d'autant plus étonnant que la plupart des acteurs jouaient ici leur premier film!

Vous l'aurez compris Northwest est décapant, l'absence de scénario pourra en refroidir certains mais les autres succomberont à l'atmosphère suffocante. Les jurés du festival de Beaune ont eu raison de lui décerner les prix de la critique et du jury, à voir!