Yacine a une dizaine d'années et habite à Sidi Moumen, bidonville de Casablanca, avec toute sa famille. Entre un frère autiste, un deuxième à l'armée, un troisième, Hamid, caïd du quartier et un père dépressif c'est pas tous les jours la joie pour Yemma, la mère. C'est assez étrange de regarder un film basé sur des faits réels car on connait déjà la fin, les attentats de Casablanca ayant fait une quarantaine de morts. Une des choses qui a le plus surpris le Maroc à l'époque était de voir que les kamikazes n'étaient pas des hommes rudement entraînés en Afghanistan ou au Pakistan mais des gamins originaires d'un bidonville. Nabil Ayoub tente donc de percer les raisons de leur acte et il réussit l'exercice avec brio. Car, pour ce genre de sujet, il est facile de se prendre les pieds dans le tapis du manichéisme ou d'accorder à la religion un pouvoir moral trop important. Les chevaux de dieu évite les clichés et il le fait bien. En suivant Yacine pendant 10 ans on perçoit son évolution, ses désillusions quant à son avenir et la misère sociale dans laquelle il baigne, la religion devient alors la seule porte de sortie viable. Le film est suffisamment intelligent pour nous permettre de comprendre de tels actes car, il faut bien le dire, en occident on ne nous présente la motivation des kamikazes que sous un seul angle, celui de la folie. Les raisons sont évidemment bien plus complexes que cela et très bien illustrées ici.
Les chevaux de dieu ne vous laissera pas indifférent. S'il ne brille pas par ses acteurs ou sa photographie c'est bien dans le traitement du sujet, difficile mais maitrisé, que le film s'en sort avec les honneurs. A voir!
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