Dans nos pays occidentaux on a rarement l'occasion d'apprendre l'histoire d'autres pays, petite cure de rattrapage avec ce film qui nous parle du massacre de Nankin lors de la guerre sino-japonaise de 1937. Si les chiffres restent invérifiables, la plupart des sources raisonnables s'accordent à dire qu'il y aurait eu, dans cette seule ville et en 6 semaines, 50.000 viols et 200.000 morts, autant dire que le film ne va pas être une source intarissable de joie dans votre petit cœur atrophié. Ce qu'il y a d'étonnant dans cet évènement c'est que, près de 100ans après, il continue et continuera de hanter durablement les relations entre la Chine et le Japon. Ce film est donc salvateur pour en comprendre les enjeux, essentiellement idéologiques, même s'il s'agit aussi d'une bataille pour la mémoire. La grande force de City of life and death est de ne pas être, contrairement aux autres films de guerre chinois, manichéen. Ainsi le film évite de parler des japonais comme étant de vulgaires et simples monstres mais préfère nous narrer l'histoire à travers 3 points de vues différents, dont celui d'un officier japonais, ce qui a d'ailleurs valu à son réalisateur de nombreuses menaces de mort. Se voulant donc le plus proche possible de la vérité on pourra cependant reprocher aux jeux d'acteurs ainsi qu'à la manière de filmer d'être parfois très théâtrale, c'est une spécificité du cinéma chinois après on aime ou pas...
J'en oublierais presque de parler du film en lui-même, sachez qu'il est plutôt long et risquera d'enterrer définitivement en vous la petite lueur d'espoir qui subsistait encore quant au devenir de l’espèce humaine. Le film est très dur, à tel point que j'ai vu des gens sortir en pleurant de la salle! Ce qui nous prouve tout de même qu'il ne manque pas d'émotions mais il faudra avoir le cœur solidement accroché, si vous parvenez à la fin vous aurez alors vu un film fantastique qui mériterait carrément son petit oscar rien qu'à lui. A voir au moins une fois dans sa vie!
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