Ne pouvant plus vivre de l'agriculture, une famille de paysans décide d'aller tenter sa chance à Manille, capitale des Philippines. Oscar, le père de famille, se retrouvera plongé dans une ville impitoyable et sans merci envers les plus pauvres. L'exode rural, s'il est évoqué, se voit vite supplanté par une description sans commune mesure de la misère. La petite famille va se retrouver balloter entre les bidonvilles et les rues sombres de la capitale. C'est une proie facile pour la ville et elle se retrouvera bien vite au fond du trou, victime d'arnaques en tout genre. Le réalisateur a eu l'intelligence de nous montrer une violence symbolique, celle qui écrase les pauvres en leur enlevant toute dignité, celle qui se fait sans effusions de sang mais dans un silence de mort. Malgré des acteurs que l'on dirait tout droit sorti d'une telenovela, le film donne vraiment l'impression de vivre la descente aux enfers d'Oscar, on est bien aidé par les plans sur Manille, magnifiques et évocateurs. Contrairement à ce que laisse augurer la bande-annonce le film n'est pas rempli de gunfights, mais il est porteur d'une ambiance lourde et chargée, l'histoire d'Oscar me fait d'ailleurs beaucoup pensé à celle de Training Day, on y retrouve les mêmes codes narratifs.
Commençant en drame Metro Manilla dérive ensuite vers le polar pour nous livrer, plus qu'une histoire, un univers sans pitié. On se retrouve aspiré dans ce que Manille a de plus crade à offrir, la misère. "Un homme désespéré commet des actes désespérés", tout le film repose sur cette simple phrase et, s'il n'est pas éblouissant, on se laisse tout de même porter par l'ambiance incroyable. Puis c'est pas tous les jours que l'on peut se targuer d'avoir vu un film philippin! A voir.
Pour la petite histoire le réalisateur a du aller voir son pote Ridley Scott pour obtenir le financement de son film. Du coup il s'avère que le budget maquillage de Prometheus est en réalité le budget nécessaire au tournage de Metro Manilla !
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