DIAZ - Le hard discount de la démocratie

Vous-vous souvenez du G8 de Gênes en 2001? Mais si là où Carlo Giuliani avait trouvé la mort, non? Les manifestations d'ampleur ahurissante? Les batailles rangées entre policiers et manifestants, les lacrymos, voitures brulées, ...? Toujours pas? Et bien ces événements ont marqués les consciences. Mais il y en eut un autre, beaucoup moins connu, dans la foulée. Ce que l'on a appelé plus tard "la boucherie de l'école de Diaz", qu'Amnesty international a qualifié de plus grande atteinte à la démocratie dans un pays occidental depuis la seconde guerre mondiale. Ce film italien nous en relate les faits.

Je préféré vous prévenir tout de suite ceci n'est pas à mettre entre toutes les mains! Si vous êtes déprimés ou tout simplement sensible, Diaz risque bien de vous ébranler dans vos convictions les plus profondes. Aucune concession semble n'avoir été faite sur la violence et pourtant, de l'aveu même du réalisateur, le film fut édulcoré par rapport aux propos recueillis. Ayant le mérite de soulever le même événement selon différents points de vue, Diaz choque autant qu'il indigne, c'est une bonne chose et ça nous vient d'Italie, le cinéma français ne fournissant plus d’œuvres polémique depuis Ma 6T va craquer. Il nous interroge sur notre rapport à la démocratie et nous montre que ce n'est pas forcément dans les pires dictatures que l'on peut y retrouver certains faits. Malgré un début un poil longuet, le temps que tout se mette en place, on se retrouve ensuite
plongé dans ce que l'on croirait être un film d'action asymétrique et amoral, le tout se prolongeant en torture gratuite vers la fin. On en ressort lessivé et désenchanté.

Pari réussi pour Diaz qui nous interpelle à juste titre sur certains agissements qui n'arrivent pas qu'aux autres. Un film dur mais nécessaire, que l'on se doit de regarder pour saisir ce bref moment d'histoire qui nous aurait échappé. En bref : indispensable!